Graphiste / Artiste... Art ou Communication ?

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Graphiste / Artiste... Art ou Communication ?

Graphiste / Artiste... Art ou Communication ?

QUI INFLUENCE QUI ?

C’est lors d’une discussion avec un artiste plasticien (de surcroît ancien directeur d’agence de communication) sur l ‘évolution des métiers du graphisme que nous nous sommes interrogés sur l‘association de ces 2 univers.

GRAPHISTE

Partant de l’étymologie même du mot graphisme, on relève que la fonction première du graphiste est celle d’écrire, de laisser une trace, d’agencer des éléments dans l’espace.

Tout en s’inscrivant dans une logique de communication, il travaille sous la contrainte d’un brief afin de mettre en forme un message impactant, l’exécution de ce dernier balisant tout sens créatif à des fins purement commerciales.

ARTISTE

Alors que le Larousse définit l’artiste comme celui qui exerce professionnellement un des beaux-arts, il lui confère aussi la capacité de créer une œuvre, avec toute la subjectivité que celle-ci peut revêtir. Il évolue quant à lui, dans une sphère culturelle de connaisseurs, de collectionneurs, d’élite.

C’est au cours des années 60 que ces deux univers se rapprochent, s’entremêlent jusqu’à se nourrir l’un l’autre. Amorcé par l’audace de certains, un nouveau courant artistique qui prend la ville pour terrain de jeu et le paysage urbain comme support, voit le jour et entre dégradations, interdits et contestations naissent le graffiti et le tag. L’art se contextualise, l’urban art est né. Il fait écho aux rôles que joueront désormais les graphistes qui relèguent pignonistes, dessinateurs et autres illustrateurs au rang des souvenirs, réinventant les codes de la communication grâce à des moyens techniques toujours plus performants faisant place aux infographistes, directeurs artistiques, designers graphiques…

Dès lors des changements s’opèrent dans le monde de l’art, les artistes en devenir utilisent des supports qui originellement étaient destinés à la publicité. Les affiches se déchirent, se collent et font partie intégrante des œuvres de Rotella, Hains, Villéglé…

  • En 1962 Andy Warhol réalise Campbell’s soup cans, il utilise l’identité visuelle d’une marque et d’un produit afin de prouver que toutes les choses ont leur beauté…
  • En 1969 Salvador Dali est contacté par le confiseur Enric Bernat et néanmoins ami, pour lui confier la réalisation d’un visuel pour enrober son bonbon sur bâtonnet… La sucette Chupa Chups est née sous le crayon du maître.
  • En 1972 Vasarely, alors graphiste publicitaire réalise le logo de Renault avant de devenir une des figures essentielles de l’art optique.
  • En 1975 Ernest Pignon Ernest prend cause auprès du MLF, s’empare des mots et ose « Oui, l’avortement tue, mais d’abord les femmes » accompagnant son œuvre.
  • En 2004 les mots font sens est sont œuvre, Banksy dénonce avec « What are you looking at ? » la prolifération des caméras en milieu urbain.

Dans les années 70, bien que non promus au rang d’artiste Carolyn Davidson et Rob Janoff laisseront tout deux une trace incontestée de leur génie créatif. La première créant en 1971 l’iconique Swoosh de Nike et le second la non moins iconique pomme d’Apple.

L’histoire révèle donc que les codes et les mouvements s’entremêlent pour le plus grand plaisir des collectionneurs et des communicants.

À l’heure actuelle, les supports se démultiplient, les artistes se popularisent, les graphistes sont désormais designers et leurs créations font partie intégrante de notre quotidien. Mais alors, in fine, qui influence qui ?

Il nous serait vraiment plaisant d’avoir votre avis sur le sujet afin de pouvoir échanger avec vous.